ETAMINE / NOTILUS / GOELETT :
STOP à la SOUFFRANCE au TRAVAIL au CNRS
En mai 2023, le Conseil scientifique du CNRS publiait un "livre blanc" intitulé « Entraves à la recherche » dans lequel il dénonçait, à juste titre, « un accroissement continu du niveau de contraintes juridiques et administratives, un report de tâches administratives vers les personnels de recherche » ainsi qu’« une atmosphère de défiance généralisée ».
Le syndicat FO ESR ajoutait à ce constat les conséquences dramatiques de la loi de programmation de la Recherche : renforcement du rôle de l’ANR, précarisation et privatisation accrues de la recherche, nouveaux contractuels sur projets précaires, recrutement local sans validation par les pairs … ainsi que la tentative de transformer les organismes de recherche nationaux (EPST) en agences de moyens ou de programmes réactivée par le rapport Gillet, commandité par la ministre pour "reconnaître le rôle de chef de file des universités à l’échelle d’un site".
Les constats accablants du Conseil Scientifique, largement partagés par une majorité de chercheurs de notre institution, ont été balayés d’un revers de main par un courrier du PDG du CNRS (daté du 6 juin 2023), sous prétexte qu’elles ne résulteraient pas d’une « démarche scientifique digne de ce nom ». Dans ce courrier, le PDG du CNRS reconnaissait tout de même que « personne ne conteste la nécessité de réduire la charge administrative qui affecte les équipes de recherche et, de manière générale, la complexité de la gestion des laboratoires ».
Un mois après, à la veille des vacances d’été, la mise en place d’Etamine et de Notilus, deux nouveaux logiciels de gestion des missions, était censée gérer de manière unifiée les missions des chercheurs, ingénieurs et techniciens, et contribuer à la simplification administrative tant attendue. Leur découverte "en pratique" par l’ensemble des agents a constitué un véritable "coup de massue" au retour de leurs congés d’été. Leur lourdeur d’emploi sans précédent, accompagnée de dysfonctionnements aggravés, a accablé autant les chercheurs/ingénieurs/techniciens que les gestionnaires. Le niveau de contrôle encore amplifié des procédures et leur côté extrêmement chronophage a-t-il pour but de persuader les premiers qu’ils ne seraient qu’une bande de profiteurs qu’il conviendrait de faire surveiller de près par les seconds ?
L’aggravation insupportable des tensions entre collègues, en principe complémentaires, nous conduit à demander l’abandon d’Etamine et de Notilus, pour faire cesser la souffrance au travail de tous les personnels.
Le syndicat FO ESR entend rappeler qu’il est plus que temps de faire cesser le transfert des charges administratives des gestionnaires vers les chercheurs, ingénieurs et techniciens afin d’économiser des postes. La solution aux problèmes énoncés plus haut réside dans le recrutement de nouveaux titulaires affectés à des fonctions support plutôt que dans la numérisation à outrance pour les décharger au détriment des chercheurs, ingénieurs et techniciens, particulièrement quand ceci se fait à l’aide de logiciels administrés par des sociétés de service privées, externes au CNRS, c’est-à-dire contre rémunération.
L’excellence ne se décrète pas, elle se finance à la hauteur des résultats attendus et, ceci, par des postes de titulaires et des crédits récurrents suffisants et par une augmentation immédiate du point d’indice de 10% !
Montreuil, le 9 octobre 2023