Rentrée et loi Fioraso: Une austérité renforcée dans une autonomie « territorialisée » !
Dans les universités, comme dans les organismes de recherche et dans les CROUS, cette rentrée universitaire s'effectue dans des conditions inédites à plus d'un titre.
Dans l'enseignement supérieur, à l’heure où 19 universités sont officiellement en déficit et où toutes les autres, aux dires de la conférence des présidents d’universités elle-même, sont menacés de se retrouver inéluctablement dans la même situation, la situation budgétaire des établissements a amené les présidents, dans le cadre de l'autonomie, à décider eux-mêmes de mesures d'austérité drastiques :
- gels de postes: 23 postes sur 50 à Paris I, 23 postes à Caen, 34 postes au Havre, ... « gel massif de postes » à Rouen, selon le président de l’Université lui-même;
- blocage des primes;
- paiements d’ATER sur 10 mois au lieu de 12, non renouvellements d'enseignants invités ou associés, non renouvellements de CDD, etc..
Ces mesures amènent à diminuer les dotations horaires des enseignements (de l’ordre de 4 à 10 %), à augmenter le nombre d'étudiants par TD, à poursuivre la dévalorisation des CM en TD, voire à supprimer des formations.
Le gouvernement a promulgué le 22 juillet la loi Fioraso relative à l’enseignement supérieur et à la recherche. Le SNPREES-FO, avec d'autres organisations syndicales, avait demandé l'abandon de ce projet de loi; après sa publication, il en demande l'abrogation.
Sur toutes les conséquences (décrets, arrêtés, etc..) découlant de l'application de cette loi, le SNPREES-FO informera les personnels et s'opposera à toute remise en cause, en particulier des droits statutaires des personnels, quelle que soit leur catégorie, titulaires comme non titulaires.
Il invite les personnels, avec leurs syndicats, à formuler les revendications pour demander les moyens pour que leur établissement puisse fonctionner et à s'adresser au ministère.
Les regroupements obligatoires (académique ou inter-académique, sauf en région parisienne) dans le cadre des contrats de site de la loi Fioraso, s’inscrivent dans le cadre de l’acte III de la décentralisation, dénoncé par la confédération FO. Dans ce contexte d’austérité renforcée, ces regroupements(Communautés d'Universités et Établissements ou autres formes) ne peuvent que conduire à des projets menaçant les droits et les conditions de travail des personnels. Aucun établissement ne doit disparaître, aucun poste ne doit disparaître, aucun service ne doit disparaître, aucune flière ou discipline ne doivent disparaître!
Les organismes de recherche et la politique de recherche sont également menacés par cete loi, avec de nouvelles ataques contre la liberté de recherche au nom de l'« innovation » et de la politique de transfert de technologie. L’attaque menée contre l’évaluation par le CNU, garantie d’indépendance et de qualité de la recherche dans l’ensemble du territoire national, a échoué en raison de la mobilisation massive des universitaires.
Mais la loi accroît les attaques contre l’évaluation indépendante et collégiale des unités de recherche: la transformation de l'AERES en haut conseil de l'évaluation (HCERES) continue d'ignorer les instances scientifques existantes avec une majorité de pairs élus, tel le Comité National de la Recherche Scientifque.
Dans les organismes de recherche, les saignées effectuées dans les recrutements, l'application de la titularisation Sauvadet restreinte à seulement un tiers des éligibles, les non renouvellements de CDD, la baisse continue des crédits récurrents et le maintien de l’ANR, témoignent de cete volonté de continuer la politique initiée par le gouvernement précédent, visant à transformer les organismes de recherche en agences de moyens au service de politiques de recherche territorialisées et soumises à la demande « socio-économique ».
Retraite
Alors que les salaires des fonctionnaires sont complètement bloqués depuis quatre ans, le premier ministre vient d'annoncer son projet sur les retraites qui confrme et aggrave la loi Fillon. Les organisations syndicales FO, CGT, FSU et Solidaires appellent à une journée de grèves et de manifestations le 10 septembre, en particulier contre toute mesure d’allongement de la durée de cotisation.
Le SNPREES-FO appelle les personnels à faire grève le 10 septembre et à participer aux manifestations interprofessionnelles dans les cortèges Force Ouvrière.