Arrêt du processus de fusion Rennes 1 - Rennes 2 :
une bonne nouvelle pour tous personnels et étudiants !
La démission de vingt administrateurs de l’Université Rennes 2 et celle de trois vice-présidents « met ainsi fin à mon mandat et à celui de mon équipe », déclare le Président de Rennes 2 dans une lettre diffusée aux personnels.
Avec le Président de Rennes 1, le Président de Rennes 2 était pourtant à l’initiative du projet de fusion.
La création d’une « grosse Université » de Rennes avait été présentée comme nécessaire pour « tirer son épingle du jeu » et « être plus fort » lors de la mise en place de la Communauté d’Universités Bretagne Pays de Loire (COMUE UBL), ce qui montre bien que la COMUE allait être un terrain de lutte pour le pouvoir dans le cadre de la répartition des mesures d’austérité.
Une fusion contre les personnels et contre les organisations syndicales
Dès l’annonce de la fusion (par voie de presse, avant d'informer les personnels et syndicats !), le SNPREES-FO a pris position contre ce projet et informé les personnels des conséquences prévisibles : « toute fusion ne peut être autre chose qu’un plan de restructuration, de diminution des postes, de licenciement de non-titulaires, de remise en cause des moyens nécessaires à l’accomplissement des missions d’enseignement et de recherche, au détriment des personnels et des étudiants (…) ».
Trois Assemblées Générales, convoquées à Rennes 2 par FO, CGT, FSU, SNPTES, ont voté des motions contre la fusion. Les CT des deux établissements, où siègent les syndicats, ont voté « contre ».
Les Présidents de Rennes 1 et Rennes 2 n’en ont pas tenu compte.
Et c’est essentiellement grâce aux voix des « personnalités extérieures », que les deux CA ont finalement voté le principe de la fusion.
Une fusion-restructuration sur fond de budgets d’austérité sans précédent
La question des statuts de la future université a constitué le point de rupture.
Le Président de Rennes 1 (« université scientifique ») déclarait : « il n’est pas question d’égalitarisme » dans les instances de la future université unifiée, revendiquant une majorité d’élus venant de Rennes 1. Le Président de Rennes 2 s’était rangé à cette position.
Cela signifie clairement que l’Université de Rennes 2 (université « de Lettres ») devrait subir l’essentiel des coupes sombres qu’impliquent les budgets 2015 et suivants, budgets d’austérité inédits, préparés dans le cadre du « Pacte de responsabilité ».
Le Président de Rennes 1 réagit dans Ouest-France du 28 janvier : « On risque de louper un moment historique », et pour tenter de rassurer indique « A Rennes 1, nous sommes prêts à inscrire la garantie des moyens dans les statuts. Il n’y a aucun problème pour en discuter. ». Comment peut-on affirmer cela, alors que le Président de Rennes 1 sait parfaitement, comme tous les Présidents, que le Ministère non seulement ne garantit pas les moyens, mais prépare des budgets catastrophiques pour 2015 et les années suivantes ? 1
La résistance des personnels, qui s’est encore exprimée dans l’AG de Rennes 2 du 16 janvier, a finalement abouti à cette démission des administrateurs de Rennes 2.
L’inquiétude du Ministère
« C’est la création de l’Université Bretagne-Loire [une Communauté d’Universités et d’établissements] qui doit regrouper les sept universités de l’Ouest (Le Mans, Angers, Nantes, Rennes 1, Rennes 2, Bretagne-Sud, Bretagne Occidentale [et nombre d’écoles d’ingénieurs et autres établissements !] qui sera affectée » (Ouest-France du 23 janvier).
Immédiatement, le Ministère a réagi : « « La fusion de plusieurs universités peut parfois être un moment un peu délicat », note-t-on au ministère, rappelant que les fusions d’établissements résultent de l’adhésion de l’ensemble des membres des communautés concernées. (…) La sortie de crise repose donc essentiellement sur le dialogue qui sera mené sur le plan local. Dans ce contexte, le ministère se tient à la disposition des parties pour trouver une solution. » (Ouest-France du 27 janvier).
Cette inquiétude est justifiée !
En effet, alors que partout les personnels et étudiants sont confrontés aux conséquences concrètes de la mise en place des COMUE, qui sont des fusions-restructurations à l’échelle des régions, ce qui se passe à Rennes ne peut que renforcer leur résistance et leur détermination à les combattre.
FO réaffirme ses revendications
● Aucun gel de poste, création des postes nécessaires dans toutes les catégories (BIATSS, enseignants et enseignants-chercheurs, chercheurs).
● Renouvellement de contrats de tous les non-titulaires, respect des statuts nationaux des personnels.
● Arrêt immédiat des restructurations, maintien de tous les établissements, de toutes les composantes, de tous les sites, de toutes les formations.
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Paris, le 28 janvier 2015
1 cf. la déclaration de Force Ouvrière au CNESER du 19 janvier
http://www.snpreesfo.fr/index.php/2013-09-27-14-51-06/actualites/225-communique-du-19-janvier-2015