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FO ESR

Plus de gouvernement, en avant pour la grève pour gagner !

 

Le bouclage de ce journal prend place alors que le gouvernement Barnier vient de tomber. Formellement, c’est la censure parlementaire qui l’a contraint à admettre qu’il ne représentait aucune majorité. En réalité, c’est le résultat de la lutte de classes, du combat mené par les travailleurs avec leurs organisations syndicales, en particulier lors des grèves pour l’abrogation de la réforme des retraites, suivies de la réitération continue de la revendication d’abrogation. Dans l’ESR, les présidents d’université, alors qu’ils ont toujours accompagné la mise en œuvre des politiques gouvernementales d’austérité, ne voient plus comment les faire accepter et protestent du « désengagement de l’État ». Celui-ci n’est pourtant que la contrepartie de l’autonomie qu’ils ont toujours réclamée.
En même temps qu’ils annoncent les pires coupes dans les enseignements comme dans les services, ils se voient contraints de s’adresser aux personnels. Ceux-ci se saisissent des AG ainsi réunies pour défendre leurs emplois, leurs salaires, leurs diplômes, leurs établissements. Ils refusent les 3 jours de carence, la diminution de 10 % des jours d’arrêt maladie, la suppression de la GIPA, le rançonnage des étudiants par la déréglementation des frais d’inscription, ils ne veulent plus des fins de contrats imposées par la recherche « sur projets », des blocages de carrière, des salaires de misère pour les contractuels et une part croissante des statutaires, de la casse des statuts, des établissements fusionnés et dérogatoires, ils en ont assez de voir les étudiants refoulés de leur droit aux études et réduits à la mendicité alimentaire, alors que l'État impose scandaleusement aux CROUS de gérer la pénurie de postes, d'emplois, de financement, de moyens… Ils ont raison !
À Clermont, personnels et étudiants, après avoir débordé l’AG « présidentielle » du 3 décembre, appellent à la grève non seulement le 5 mais aussi les 10, 11, 12, contre toutes les précarités, personnels comme étudiants, contre toutes les mesures d’autonomie, pour les postes statutaires et les dotations nécessaires au fonctionnement régulier du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Ils ont raison ! Comme à Clermont, les syndicats départementaux FO ESR sont avec les personnels et les étudiants dans les AG d’établissements pour lister les revendications et mettre à l’ordre du jour la grève pour gagner.Aujourd’hui, la brèche ouverte par la censure du gouvernement Barnier, au cœur d’un pouvoir que certains disaient inébranlable, ouvre la perspective de la satisfaction des revendications, dans l’enseignement supérieur et la recherche comme ailleurs.
Il n’y a plus de gouvernement et pas de budget, mais la réforme des retraites est toujours là. Il n’y a plus de gouvernement mais il y a toujours une perte de pouvoir d’achat de 28 %, des postes qui manquent, des conditions de travail qui se dégradent, …
Le seul moyen d’empêcher un éventuel nouveau gouvernement de remettre en route les réformes envisagées, c’est de manifester et c’est même le meilleur moment pour le faire !
Tous les syndicats FO de la fonction publique appellent à la grève les 10, 11, 12 décembre. D’autres syndicats sont en passe de les rejoindre. Les cheminots, après une grève d’avertissement, seront en grève à partir du 11 décembre.
C’est l’occasion d’établir le rapport de forces dans l’unité la plus large. Alors, en avant pour la grève à partir du 10, en avant pour la grève pour gagner !

Sylvain Excoffon, Secrétaire général